Au sein des principes qui fondent le développement durable, en voici quelques uns particulièrement adaptés à l'Agenda 21 scolaire.
L'accès à l'information va conditionner la qualité de la réflexion, de la décision, de l'action. Les jeunes, les enseignants, les parents... auront les moyens et le désir d'agir quand ils comprendront les enjeux de l'établissement, dans toutes ses composantes. Ces informations pourront concerner, selon les étapes de l'Agenda 21, les consommations de l'établissement, les différents opérateurs de la démarche (qui est responsable de quoi ?), les coûts des décisions prises, les succès et les freins rencontrés dans la mise en œuvre... L'Agenda 21 offre ainsi l'opportunité d'introduire des données économiques ou des notions de gestion publique, peu abordées dans l'univers scolaire. Les pilotes de l'Agenda 21 ont à organiser les conditions du partage et de l'accessibilité de l'information. On évitera les jargons techniques, rébarbatifs ou inaccessibles aux non initiés. Les compétences pédagogiques réunies au sein de l'établissement constituent dans ce sens un atout précieux.
La responsabilité est un des principes fondateurs du développement durable, introduit dans la loi avec le principe pollueur-payeur. Elle trouvera de nombreuses traductions au sein de l'établissement : respect des autres et de soi, préservation des ressources et des équipements, participation à l'action ... Il donne une vision positive du rôle de chacun et de tous : en exerçant leur responsabilité au sein du projet, les jeunes disposent de capacités d'expression, de proposition, d'arbitrage - individuel et collectif - et d'intervention sur leur quotidien. On veillera à expliquer les différents niveaux de responsabilité à l'œuvre (établissement, collectivité, fournisseurs, consommateurs...), à valoriser la complémentarité entre responsabilité individuelle et collective, et à favoriser ainsi de bonnes conditions d'écoute réciproque.
Ce principe exclut toute démarche imposée. L'Agenda 21 est un révélateur de désir et d'ambition de dialoguer, d'agir, de contribuer au progrès, de s'ouvrir au monde... Le projet de l'établissement, tout autant que les plans d'actions qui vont en découler, doivent se faire l'expression de ces désirs et de ces ambitions, en fondant toute décision sur la concertation entre les acteurs de l'établissement. Plus la concertation sera aboutie, plus chacun des acteurs adhérera à la démarche et contribuera à son succès. Pour être efficace, la concertation doit reposer sur un cadre précisant les conditions des échanges et des prises de décision : objet précis de la concertation pour éviter les débordements et pertes de temps, information sur les moyens humains, techniques et financiers disponibles pour des actions concrètes, pour éviter les frustrations. Quelques règles simples doivent être observées par tous : temps de parole, écoute réciproque, respect de l'ordre du jour... (cf. L'Agenda 21 scolaire, comment ça marche ?). De nombreux partenaires associatifs peuvent appuyer les établissements pour conduire ces concertations (cf. Les partenaires).
Le développement durable, en questionnant l'impact de nos comportements sur les générations futures, introduit la prise en compte du long terme. Il en est de même pour la construction du projet de l'établissement. Son élaboration constituera un exercice de prospective à moyen terme : nos comportements, nos décisions auront quelles conséquences à 5, 10, 20 ans, pour nous, pour l'établissement, pour la commune, pour la planète ? En revanche, chaque plan d'actions doit définir les moyens de répondre à court terme (sur une, deux, trois années scolaires) à ce projet. Ce principe permet de projeter les jeunes dans leur future vie d'adultes, de parents, de citoyens. Il les amène à prendre conscience de leurs responsabilités vis-à-vis des futurs élèves de l'établissement. Il offre de multiples champs de créativité en reliant le présent à l'avenir, en stimulant l'imagination sur le monde à construire.
La transversalité des enjeux du développement durable - environnement, social, économie, culture - nous invite au décloisonnement et à l'interdisciplinarité. C'est l'apprentissage de la complexité et de l'interdépendance des phénomènes et des décisions. La pauvreté est un des facteurs de dégradation de l'environnement. La connaissance d'autres modes de vie contribue au respect de la diversité culturelle. L'Agenda 21, plutôt qu'un catalogue de mesures sectorielles, propose un espoir de bien-être pour tous les citoyens d'aujourd'hui et de demain, ici et dans le monde. Ce principe invite toutes les compétences de l'établissement à partager les objectifs, les moyens d'action et les résultats acquis.